Chocolat et changement climatique : Pourquoi les rendements du cacao sont en danger ?

Mis à jour le 24 octobre 2025

1. Le cacao, une culture menacée par le réchauffement climatique

Le cacao, ingrédient essentiel de nos tablettes et confiseries préférées, est aujourd’hui au cœur d’une crise silencieuse mais profonde. Sous l’effet du réchauffement climatique, les plantations de cacaoyers, déjà fragiles, subissent une pression sans précédent.

Hausse des températures, sécheresses prolongées, précipitations irrégulières : ces bouleversements climatiques menacent directement les rendements et la qualité du cacao, en particulier en Afrique de l’Ouest, qui fournit plus de 60 % de la production mondiale.

Selon l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO), la campagne 2023/24 a enregistré une baisse de près de 13 % de la production mondiale, atteignant son plus bas niveau depuis plus de vingt ans. En parallèle, les prix ont atteint des sommets historiques : plus de 10 000 $ la tonne en avril 2025, du jamais vu dans l’histoire moderne du cacao.

Derrière ces chiffres se cache une réalité alarmante : le chocolat tel que nous le connaissons est en danger.


2. Les effets du changement climatique sur la production de cacao

2.1 Températures extrêmes et stress thermique

Le cacaoyer (Theobroma cacao) est une plante sensible, qui prospère dans des zones où la température moyenne se situe entre 21 et 28 °C. Au-delà de 30 °C, sa croissance ralentit, la floraison diminue et les fèves se développent mal.

Or, entre 2015 et 2024, les principales zones productrices (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria) ont enregistré 40 à 50 jours supplémentaires par an où la température dépasse ce seuil critique.

Cette chaleur excessive assèche les sols, augmente le stress hydrique et affaiblit les arbres, qui deviennent plus vulnérables aux maladies fongiques comme la moniliose ou la pourriture brune. Résultat : des récoltes plus faibles et des fèves de moindre qualité.

« Si la tendance actuelle se poursuit, jusqu’à 50 % des zones actuellement cultivées pourraient devenir inadaptées à la culture du cacao d’ici 2050 », estime une étude menée par l’Université de Wageningen (Pays-Bas).

2.2 Des précipitations imprévisibles et des récoltes déstabilisées

Le cacao a besoin d’un équilibre délicat entre soleil et pluie. Mais le changement climatique bouleverse ce cycle : les saisons des pluies deviennent plus courtes, suivies d’épisodes orageux violents qui ravinent les sols.

Ces alternances extrêmes perturbent la floraison et favorisent l’apparition de champignons pathogènes. Les périodes de sécheresse prolongées, quant à elles, limitent la croissance des cabosses, réduisant le rendement par arbre de 20 à 30 % selon certaines estimations de la FAO.


2.3 Déforestation et perte d’ombre naturelle

Le cacaoyer est une espèce dite “d’ombre”, qui pousse naturellement sous le couvert forestier. Cependant, la déforestation massive opérée depuis plusieurs décennies pour étendre les zones de culture a modifié cet équilibre.

Privés d’ombre, les arbres sont désormais directement exposés au soleil, ce qui accentue le stress thermique et accélère l’assèchement des sols.

C’est un cercle vicieux : plus la déforestation avance, plus le climat local se dégrade, et plus les plantations deviennent vulnérables.


2.4 Appauvrissement des sols et dépendance aux engrais

Dans les zones intensivement exploitées, les sols s’appauvrissent rapidement en nutriments. Les producteurs, souvent démunis face à ces changements, recourent à des engrais chimiques pour maintenir leurs rendements, ce qui fragilise davantage les écosystèmes.

Cette dépendance entraîne une augmentation du coût de production, une pollution accrue des sols et des nappes phréatiques, et, à terme, une baisse durable de la fertilité des terres.


3. Des conséquences économiques et sociales majeures

Le réchauffement climatique ne menace pas seulement la nature : il met aussi en péril des millions de petits producteurs qui vivent du cacao. En Afrique de l’Ouest, la majorité des fermiers gagnent moins de 2 € par jour, et leurs revenus dépendent entièrement de la récolte annuelle.

Or, face à la chute des rendements et à l’irrégularité des saisons, ces familles voient leurs moyens de subsistance se réduire.

De nombreuses coopératives signalent déjà des abandons de plantations ou des reconversions vers d’autres cultures plus résistantes (comme le manioc ou l’hévéa).

Cette évolution structurelle pourrait, à terme, provoquer une raréfaction durable du cacao sur le marché mondial, impactant directement les chocolatiers, les artisans et les consommateurs.


4. Quel impact pour les amateurs de chocolat ?

La conséquence la plus visible pour le consommateur est bien sûr la hausse du prix du chocolat. Mais au-delà du coût, c’est la disponibilité et la qualité du cacao qui sont en jeu.

Certains grands industriels ont déjà réduit leur teneur en cacao dans certaines gammes de produits, tandis que les artisans bean-to-bar (qui privilégient la pureté et la traçabilité) doivent s’adapter sans compromettre leurs standards de qualité.

Chez Shoukâ, nous avons fait le choix d’une approche résiliente et responsable :

  • privilégier des fèves issues de plantations durables, où l’agroforesterie permet de protéger les sols,

  • maintenir des relations de long terme avec nos producteurs partenaires, 

  • transformer nous-mêmes nos fèves dans notre atelier de Chamonix, afin de garantir une traçabilité totale et un goût authentique.


5. Shoukâ : un chocolat bean-to-bar éthique et durable

Notre démarche bean-to-bar consiste à maîtriser chaque étape, de la fève à la tablette. Cela nous permet de soutenir un modèle plus vertueux pour la planète et pour les producteurs.


Nos engagements :

  • Sélection rigoureuse des fèves de cacao, selon leur origine, leur variété et les pratiques de culture employées.

  • Transformation artisanale à Chamonix : torréfaction, concassage, conchage et tempérage sont réalisés sur place.

  • Soutien aux pratiques durables : nous collaborons avec des fermes engagées dans l’agroforesterie et la reforestation des zones tropicales.

  • Emballages éco-responsables : utilisation de matériaux recyclables et réduction de notre empreinte carbone à chaque étape.

Chez Shoukâ, chaque tablette raconte une histoire : celle d’un chocolat pur, transparent, et respectueux de son origine.


6. L’avenir du chocolat : quelles solutions pour demain ?

6.1 L’agroforesterie, un modèle d’avenir

Cette pratique consiste à associer arbres d’ombrage et cultures de cacao. Elle permet de réguler la température, préserver l’humidité du sol et stocker le carbone.

Des projets pilotes menés au Ghana et en Côte d’Ivoire montrent que cette méthode peut augmenter les rendements de 20 % tout en améliorant la biodiversité.


6.2 L’innovation scientifique

Des chercheurs travaillent à la création de variétés de cacaoyers plus résistantes à la chaleur ou à certaines maladies, tout en préservant les arômes fins recherchés par les artisans.

Ces innovations, combinées à une meilleure gestion de l’eau, pourraient réduire la vulnérabilité du secteur.


6.3 Un rôle pour les consommateurs

Les choix des consommateurs sont déterminants. En privilégiant des chocolats issus du commerce équitable ou de fabrication artisanale bean-to-bar, chacun participe à la préservation de cette filière.

Consommer moins, mais mieux, est aujourd’hui un acte de soutien concret.


FAQ : questions fréquentes sur le cacao et le changement climatique

Q1. Le changement climatique va-t-il faire disparaître le chocolat ?

Pas à court terme, mais la production mondiale pourrait baisser de 20 à 30 % d’ici 2050 sans adaptation. Cela se traduirait par une hausse des prix et une raréfaction des chocolats de qualité.


Q2. Quels pays seront les plus touchés ?

Les pays d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria) sont les plus exposés.

À l’inverse, certaines régions d’Amérique latine (Pérou, Équateur, Colombie) pourraient tirer parti de conditions plus favorables.


Q3. Comment les producteurs peuvent-ils s’adapter ?

En adoptant des pratiques plus durables : plantation d’arbres d’ombrage, diversification des cultures, irrigation contrôlée, sélection de variétés résistantes, et participation à des programmes de reforestation.

 

Conclusion : protéger le cacao, c’est protéger notre plaisir

Le cacao n’est pas un produit comme les autres : il symbolise à la fois le plaisir, le partage et l’artisanat. Mais ce trésor de la nature dépend d’un équilibre fragile, aujourd’hui menacé.

Face au changement climatique, l’action collective est essentielle. Producteurs, artisans, consommateurs : chacun a un rôle à jouer pour préserver cette ressource précieuse. Chez Shoukâ, nous croyons à un chocolat durable, transparent et responsable. Chaque tablette que nous créons est une promesse : celle de préserver la planète tout en célébrant la gourmandise.


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